Depuis ses débuts, l’ancêtre du photobooth fascine et intrigue les plus grands artistes. La peinture, la photographie et la mode s’en emparent dans les années suivant sa création laissant  par la suite place au septième art.

Les prémices de la box photo

Dès la fin des années 1960, le cinéma commence à s’intéresser de plus près au photomaton. Machine innovante, nouvelle et étonnante, ce dernier prend peu à peu place dans le monde du grand écran. Nous retrouvons notre charmante machine photographique dans le film Superman III; lorsque Clark Kent se change en Superman à l’intérieur d’une machine photomaton. Ces clichés olé olé pris à son insu ont fait rire la galerie. La mythique série télévisée britannique, Mr Bean s’empare également de la tendance en filmant une séquence hilarante où Mr Bean s’assure de la bonne tenue de sa coiffure en prenant des photos de dos dans un photomaton.

La scène du photomaton dans le film Superman 3 de 1983. Clark Kent était interprété par Christopher Reeve. © Slate.fr

Dans la culture populaire

Cependant la référence la plus connue reste « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain » où le jeune homme dont s’est épris le personnage principal Amélie, collectionne les photos d’identités jetées sous les cabines Photomaton. La cabine photographique est métaphoriquement présente durant tout le film et émane une certaine nostalgie à travers les photographies. Il est intéressant de noter que le réalisateur, Jean-Pierre Jeunet s’est inspiré de Michel Folco, un photographe et écrivain qui dans les années 1980 visitait quotidiennement les photomatons des gares parisiennes afin de récupérer les photos oubliées par les passants, pour créer le personnage de Nino.

Le photomaton au service de la culture

Les séries et documentaires se sont également intéressés au phénomène photomaton. Le documentaire Français « Visages, Villages » réalisé par JR en collaboration avec Agnès Varda sorti en 2017 en est la preuve. Ici, l’essence même du photomaton est modifiée avec le mouvement géographique. C’est la première fois qu’un photomaton devient une machine mouvante et non statique. Le duo de réalisateurs sillonne les routes de France avec un camion photomaton et s’invite devant des habitations pour en explorer les secrets. Le réalisateur invite les photographiés à s’auto-tirer le portrait avant d’afficher les photos en très grand format sur les murs de leurs maisons. Cette nouvelle perspective montre un aspect du photomaton bien au-delà de la fonction utilitaire : la photographie factuelle.

Le documentaire Visages et Villages © Le Deblocnot